Manger un plat sans sel… c’est dommage ! Le titre de cette chanson d’Olivia Ruiz utilise une image biblique bien connue, celle du sel, qui donne de la saveur à l’existence.
Dans la bouche de Jésus, le sel est ce qui doit marquer la différence entre ses disciples et les autres; ils sont là pour donner gout à l’existence.
Le thème de la chanson est plus personnel est plus éloigné de l’idée du témoignage chrétien. C’est un texte plein de poésie écrit par la candidate de la première Star Academy (laissant la victoire à Jenifer), à l’attention de son fils : une déclaration d’amour à celui qui est toujours là pour lui redonner l’espoir dans une vie parfois difficile.
Mélodie affutée
Certains dessins mélodiques viennent parfois nous prendre ; c’est le cas avec cette ligne qui utilise des intervalles importants (alors que la facilité vient toujours prendre les notes qui sont juste à côté).
Le refrain, en particulier, avec sa quinte ascendante (do-sol) la cannelle le pimeeeent, suffit à donner une saveur toute veloutée au titre.
La voix de la chanseuse originaire de Carcassonne joue de sensualité en restant dans les graves, sans forcer sur le vibrato. Ses résonateurs naturels, plutôt du nez, sont dans la retenue (on est loin de la démonstration, et c’est tant mieux).
Saveur hispanique
Olivia Ruiz a choisi son nom de scène en misant sur son côté espagnol (par la famille de son père). L’ambiance hispanique est présente, sans s’imposer. Les guitares, bien sûr, quelques vers clamés en espagnol, et des claps sur les pré-refrains. Une version live présentée sur le plateau de la Star Academy en 2024 met d’ailleurs en scène des choristes qui « clappent » en même temps qu’elles chantent (probablement en playback).
La rythmique est assumée, bien présente, à l’image d’une chanson de Stromae, où c’est souvent la première chose qu’on entend. Elle est basée sur le rythme « clave » en 3+3+2, retombant régulièrement sur une rythmique reggaeton.
Dosage électronique
Le tout se mêle à des sons électroniques, et le mariage est assez heureux. Les nappes, les effets sur les chœurs (sur plusieurs niveaux), les petits contrechants dans les aigus, chapeau à l’arrangeur.
Mention spéciale pour une basse « Moog », jouée sur clavier synthétiseur. Bien des bassistes apprécient de temps en temps poser leur manche et jouer cette basse sur un clavier, pour des sons différents. On entend bien son son juste avant chaque refrain.
La force que nous donnent les enfants
Au travers des choses « qui donnent du gout » (le sel, mais aussi la cannelle, le piment, le sucre, le miel), les paroles renversent les rôles. La maman de Nino, 8 ans, (le fils Olivia Ruiz et de Nicolas Preschey), devient elle-même « l’enfant », qui s’émerveille devant son cariño, son pichoncito.
Émerveillé,
Je suis l’enfant.
À l’horrible expression « Faites des gosses », Le Sel apporte une réponse toute différente. La simple présence de l’enfant aimé par ses parents suffit à leur redonner courage dans les pires moments.
Quand je pleure, […]
Quand tout semble insurmontable […]
Quand la vie fuit […]
Quand le froid me saisit et me fige […]
Il suffit que tu apparaisses (premier pré-refrain) Il suffit que je te regarde (deuxième pré-refrain)
Les enfants sont une bénédiction, et signe que la vie l’emporte toujours sur la mort sur terre.
Les enfants sont un héritage de l’Éternel, Le fruit des entrailles est une récompense. Comme les flèches dans la main d’un guerrier, Ainsi sont les fils de la jeunesse. Heureux celui qui en a rempli son carquois! (Psaume 127.3-5)
Notre vie compte pour les autres
Au-delà même de la relation parent-enfant, souvenons-nous que nous comptons pour les autres. La présence de ceux qui nous entourent peut être une source de réconfort, ne nous en privons pas !
Le personnage de Job, fidèle à Dieu mais souffrant terriblement, a cherché le secours auprès de ses amis, qui ont été là pour lui (même s’ils ont raconté un peu n’importe quoi).
Celui qui souffre a droit à la compassion de son ami, Même quand il abandonnerait la crainte du Tout-Puissant. Job 6:14
Soyons présents, tels que nous sommes, pour ceux que la vie nous donne. Comme Olivia Ruiz termine sa chanson :
Sé justo tenaz y sincero
Sé solo tu, se solo tuSois juste, tenace et sincère
Sois juste toi, sois juste toi
