Ma vie à moiBon Jovi – It's my life

Richie Sambora et Jon Bon Jovi, les deux leaders du groupe rock, ont confié le titre d’ouverture de leur septième album (Crush, 2000) au grand compositeur du moment, le Suédois Max Martin (il est absolument certain que vous avez tous entendu nombre de ses titres, souvent très bien classés). C’est It’s my life, plus grand succès de Bon Jovi à ce jour qui porte l’auditeur avec ses chœurs enflammés et ses guitares léchées.

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L’idée derrière ce tube est extrêmement simple : je veux vivre, car c’est ma vie à moi !

À moi, et à personne d’autre !

L’égoïsme est frappant dans ce texte. C’est ma vie, et donc c’est à moi de décider ce que j’en fais. Même le clip, mettant en scène une course dans la ville d’un jeune homme prêt à tout pour rejoindre un concert sauvage de Bon Jovi, dégouline d’individualisme : tous ceux qui se trouvent sur son passage n’ont qu’à bien se tenir, pour laisser passer le héros : moi.

Quoi de plus naturel que de vouloir penser à sa vie ? Les paroles de cette chanson ne contrediront certainement pas la mentalité ambiante, qui, à force de « Écoute toi toi-même », « Profite de tout » et « On n’a qu’une vie », pousse l’être humain du 21ᵉ siècle à tout faire pour tirer le maximum des jours qui nous sont donnés.

Tant que je suis vivant

I just wanna live
While I’m alive It’s my life!

Qui sait quand il quittera cette vie ? Personne. Et l’adage selon lequel « il est parti trop tôt » nous rappelle que la mort guette tous les êtres humains, et qu’en effet, une seule vie nous est donnée, comme cette analyse de la belle chanson Time in a Bottle a essayé de le montrer.

On pourrait affiner l’idée que la vie nous est donnée, en cherchant à identifier le donateur. La Bible affirme que c’est Dieu qui donne à chacun l’existence, et qui lui prête vie aussi longtemps qu’il le décide.

En lui nous avons le mouvement, la vie et l’être !

Actes des apôtres 17.28

Cette phrase est citée par le missionnaire Paul, référence à un poète grec de son temps. Elle se situe au milieu d’un discours tentant de persuader les Athéniens que le Dieu qu’ils ont oublié, c’est le Dieu de la Bible !

Une vie qui lui appartient

Celui qui nous donne la vie et que nous avons oublié, c’est ce Dieu Créateur, qui veut se révéler à nous. C’est ce Dieu rédempteur, qui veut nous offrir une vie nouvelle. Une vie qui ne nous appartient pas à nous-mêmes.

Votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu […] vous ne vous appartenez point à vous-mêmes.

1 Corinthiens 6.19

Le chrétien peut vivre différemment de la vie égoïste décrite dans la chanson de Bon Jovi : ce n’est plus sa vie rien-qu’à-lui, c’est la vie de Christ qu’il essaie à présent de vivre, pour son plus grand bonheur.

Quelques références

Bon Jovi aime les références bien placées dans leurs chansons : des références… à eux-mêmes (je ne fais pas exprès) : ainsi, Tommy et Gina, protagonistes du titre Living on a Prayer, refont leur apparition dans It’s my Life.

Notons encore la référence à Frank Sinatra :

Like Frankie said “I did it my way”

Paroles de Paul Anka sur la musique de Claude François, 1969

Il est d’ailleurs amusant d’entendre Paul Anka reprendre It’s my life, en chantant plutôt ”Frankie said he did it my way” sur le deuxième refrain.

Poum! poum!

Le hit de cette chanson est la fin de son pré-refrain : deux énormes coups de tom basse (le plus gros des futs frappés avec les baguettes), avec un effet “reverse” (on entend la résonance de la frappe avant le coup et pas après).

Ils permettent d’amener la levée du refrain (“It’s” “my”) avec puissance et précision, les deux syllabes suivant les deux coups dans le même rythme, dans une mesure aménagée pour l’occasion.

La talkbox

Cette chanson (comme d’ailleurs Living on a Prayer (1986), Everyday (2002)…) met en scène une pédale d’effet nommée talkbox, qui consiste à faire passer le son de la guitare électrique par la bouche (oui, oui). Et ceci bien avant que les Daft Punk ne popularisent toutes sortes d’effets vocaux. D’ailleurs, il ne faut pas confondre la talkbox avec un vocoder, et encore moins avec l’effet appelé auto-tune qui fait la joie des rappeurs. Le son sort d’un petit hautparleur au travers d’un tuyau, et le joueur (ici l’excellent guitariste Richie Sambora) peut moduler le son avec tous les résonateurs de sa bouche (il peut articuler des syllabes, faire un effet « wah », ou toutes sortes d’autres choses).

Peter Frampton's Talk Box

On entend cet accessoire dans l’introduction et les transitions, mais aussi dans le solo de guitare avant le dernier refrain.

Des chœurs

Le tube power rock fait appel à des chœurs surpuissants, qui remplissent deux fonctions complémentaires :

  • tapissage vocal, comme des nappes en formant des accords
  • scandage de paroles, comme pour donner force au texte par moments.

Mais d’ailleurs… ces chœurs ne seraient-ils pas contradictoires avec l’esprit de cette chanson, vantant les mérites de la vie chacun-pour-soi ?

Cet arrangement vient nous rappeler que finalement, personne n’est vraiment tout seul dans la vie !

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