Nous attendons le miracleQueen – The Miracle

Nous attendons tous un miracle. Cette chanson de Queen donnera son titre à l’album du même nom, The Miracle, sorti en 1989. Ce treizième album est l’avant-dernier, avant le décès du chanteur Freddy Mercury en 1991, peu après le 14ᵉ, Innuendo. Un quinzième album posthume sortira en 1995, Made in Heaven.

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Miracles dans les prouesses humaines

La chanson célèbre les multiples « miracles », en mêlant les merveilles de la nature (« toute la création de Dieu, grande ou petite » comme le dit le premier couplet) et les nombreuses prouesses humaines : le mausolée du Taj Mahal, le pont du Golden Gate, ou encore les bébés éprouvettes, dont la première personne ayant bénéficié de cette technologie, Louise Brown, avait vu le jour en Angleterre 10 ans plus tôt.

Les paroles de Queen semblent aller dans une direction : les merveilles de ce monde existeront toujours.

Pourtant, les premiers exemples sont justement des merveilles qui n’existent plus : les jardins suspendus de Babylone, le Capitaine Cook, Caïn et Abel, Jimi Hendrix et la Tour de Babel (l’auteur a-t-il choisi exprès des représentations bibliques d’opposition à Dieu ?)

Mais généralement, les prouesses humaines, y compris celle de la beauté du cœur, sont appelées des miracles dans cette chanson. Et ces miracles sont attribués à… Mère Nature :

We’re having a miracle on Earth
Mother Nature does it all for us

Nous avons un miracle sur terre
Mère Nature nous l’offre entièrement

La fin de la guerre : miracle possible ?

Mais si les merveilles de ce monde ont existé ou existeront toujours, comment donc comprendre un monde où la haine et la guerre prolifèrent ? C’est l’aspiration principale de The Miracle, comme le dit son refrain :

La chose qu’on attend tous vraiment
C’est la paix sur la Terre
Et la fin de la guerre
Voilà le miracle dont nous avons besoin.

Ce miracle est-il possible ? La structure de la chanson cherche à répondre par l’affirmative : un pont complètement désordonné, à partir de 3:49, vient presque « tout casser » : le tempo part ailleurs, et la guitare solo de Brian May apparait assez destructurée (contrairement à ses lignes mélodiques très claires sur le reste du morceau).

Comme si le désordre et la violence prenaient le dessus. Mais la fin de la chanson revient à sa description idéale du miracle : on retrouve le tempo et l’ambiance du début de la chanson, avec un dernier refrain final, scandé à l’unison, qui se superpose et l’emporte finalement :

That time will come,
one day you’ll see
When we can all be friends

Le moment viendra
Un jour, tu verras
Où nous serons tous des amis.

Nous voulons un miracle

Quel bel espoir. Pourtant, en examinant le « miracle » biblique, nous voyons que Jésus cherche à orienter nos regards vers autre chose encore que la fin de tous les conflits et des guerres. Ou plutôt, il nous indique la voie par laquelle ce monde de paix suprême sera possible : sa mort et sa résurrection pour les êtres humains.

Alors que tout le monde venait auprès de Jésus, pendant sa vie sur la terre, en lui demandant « s’il-te-plait, fais-nous un miracle ! » (remarquons que notre siècle n’a surement pas beaucoup changé), le charpentier de Nazareth a répondu :

Une génération méchante et adultère demande un miracle;
il ne lui sera donné d’autre miracle que celui de Jonas.

Matthieu 16:4

Jonas, c’est le symbole de la mort et de la résurrection. Le prophète a passé trois jours dans le ventre du poisson (laissé pour mort) avant d’être recraché sur la plage (revenu à la vie).

Autrement dit, le vrai miracle que nous attendons tous, c’est le Sauveur du monde qui vient donner sa vie, et la retrouver par la puissance de Dieu. Voilà le chemin vers la paix ultime dans le monde. Ce ne sont pas les meilleures trouvailles humaines qui conduiront l’humanité vers des relations restaurées ou vers la fin des guerres. C’est Jésus, le vrai miracle.

Des harmonies riches

Cette chanson aux allures d’opéra met en valeurs des harmonies complexes et assez singulières. Mentionnons :

  • des cycles de trois mesures dans les couplets (alors qu’on attend 4 mesures dans presque tous les morceaux)
  • Plusieurs progressions harmoniques réussies : par exemple, passer de ré ♭ majeur à do mineur avant le deuxième couplet. On n’imaginerait pas souvent ça !

Une voix hors du commun

Cette chanson met bien en valeur la star du groupe, le natif du protectorat de Zanzibar, aujourd’hui la Tanzanie (= Tanganyika + Zanzibar). Freddy Mercury met toute sa puissance vocale au service du message : nous voulons la paix sur la terre et la fin de la guerre (le morceau de chant le plus aigu, et peut-être le plus beau de la chanson). Bien avant l’autotune, Freddy posait ses notes comme personne.

On admirera aussi plusieurs clusters vocaux à la fin des refrains (de nombreuses notes très rapprochées formant un accord puissant).

Brian May style

Signalons enfin le style guitaristique de Brian May, reconnaissable entre tous, qui offre des contrechants très mélodiques, souvent en réponse à la voix. Avec sa Red Special (sa guitare faite sur mesure), le musicien londonien porte aujourd’hui encore le flambeau du groupe Queen.

Dans le clip de la chanson (Queen aimait proposer des clips vidéo travaillés, on voit les quatre musiciens du groupe joués par des pré-adolescents : ceux-ci ont adopté leurs tenues (de différentes époques) tout comme le style de jeu (on voit le « jeune » Brian May par exemple avec son manche à la verticale, ou bien le jeune Freddy Mercury balancer son demi-pied de micro.)

Pendant le pont, les vrais musiciens entrent en scène pour jouer leur partie, et la coda finale est chanté par les ados en chœur avec les adultes : tout un symbole !

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