Les bénédictions de DieuBenson Boone – Beautiful Things

Benson Boone a frappé fort avec ce titre énergique. 2024 lui a offert des premières places dans de nombreux pays, récompenses méritées pour cette chanson vantant toutes ces « belles choses » que nous recevons. Et il y en a tant, quand on sait les repérer dans sa vie.

D’un côté, ce titre est un hymne à la reconnaissance. Mais, au final, une reconnaissance plutôt égoïste.

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4 accords qui fonctionnent

Comme sur de nombreux titres, c’est la méthode des 4 accords qui nous est servie ici : la même grille 4-1-6-5 (secouez le chapeau dans tous les sens et vous aurez une variante de cet assortiment souvent surnommée « Anatole » , dont la plus connue est sans doute 1-5-6-4. Mathématiquement, cela donne 4! = 24 combinaisons possibles.

Le jeune chanteur de la Côte Ouest, qui s’est fait connaitre sur TikTok et repérer par le chanteur d’Imagine Dragons, fait preuve d’une belle utilisation de son appareil vocal. Les couplets sont très pop, et les refrains deviennent plus rock avec une énergie criée bien maitrisée.

Binaire puis ternaire

Le premier couplet est servi en sauce « binaire » (en 4/4), avant de nous conduire vers la suite du morceau entièrement en ternaire (mesure 6/8). D’ordinaire pas fan de ce procédé et du changement de métrique au cours d’un même morceau, c’est ici bien amené, tout en douceur.

C’est la guitare palm-mute qui introduit les 6 croches de la nouvelle mesure, dans un premier refrain tout en retenue.

Le refrain suivant (correspondant, dans le clip, au démarrage de la live-session haut-perchée sur un sommet montagnard (de la Chaine des Cascades ?)) est le même, mais proclamé à l’octave supérieure, ce qui permet au chanteur de 22 ans de… crier.

Le refrain propose à chaque fois deux notes « poussées » vers le haut, en glissando : pour atteindre la note ré, le chanteur part du do♯ et glisse jusqu’au ré. Cela donne l’impression d’un cri qui s’envole encore plus haut !

Le deuxième couplet de la courte chanson est chanté en ternaire (il est amusant de chanter les deux à la suite pour voir les différences).

Crier à Dieu

La chanson est l’histoire d’un cri vers Dieu. Un amoureux qui vit chez ses parents, et qui rencontre la fille de ses rêves. Il est heureux de cela, et se tourne vers Dieu pour le remercier .

Dans ce sens, ce cri est un gigantesque MERCI pour la paix, la joie et le bonheur que Dieu lui a accordés.

Mais ce cri exprime aussi une crainte. La crainte de perdre ce qu’il a reçu. Ainsi, cette très belle tirade du 1ᵉʳ couplet :

But there’s no man as terrified
As the man who stands to lose you

Il n’y a pas d’homme aussi terrifié
Que celui qui a peur de te perdre

Ce jeu du gagner-et-perdre est attribué à Dieu, comme le mentionne cet autre extrait des paroles :

Je sais que ce que Dieu donne,
Il peut aussi le reprendre

C’est là une citation du livre biblique de Job :

L’Éternel a donné, et l’Éternel a repris;
Que le nom de l’Eternel soit béni!

Job 1.21

Job, l’homme qui a tant souffert, a vécu cette « reprise » des bénédictions de Dieu. Lui qui possédait tout, il n’avait plus rien. Et c’était précisément le piège de l’adversaire de Dieu : « Enlève-lui les bénédictions, et il ne pensera plus du tout à Dieu ».

Or, Job a résisté à maudire Dieu. Il a continué à crier, à crier, même sans comprendre. Il a continué à faire confiance à son Dieu.

Les bénédictions de Dieu ou le Dieu de la bénédiction ?

On repère vite que ce cri vers Dieu est plutôt tourné vers soi-même. L’appel à Dieu se révèle intéressé, et l’auteur du texte ne s’en cache pas :

J’ai besoin de toi, Dieu,
J’ai besoin de ces belles choses que j’ai reçues.

Il ne voit Dieu que comme celui qui accorde des bénédictions et qui peut les ôter. Et tant qu’il donne, on est preneur. Quand il reprend, c’est une autre histoire.

Le Dieu de la Bible n’est pas simplement le grand « Démiurge » qui tire les ficelles des vies humaines, qui en serait presque à s’amuser de faire ainsi virevolter les êtres qu’il a créés d’un bout à l’autre des émotions.

C’est le Dieu qui veut notre cœur. C’est le Dieu qui demande qu’on l’aime plus que les bénédictions qu’il peut donner.

En fin de compte, le contenu de notre cri vers Dieu révèle ce qui nous anime vraiment.

Crions ainsi à Dieu, non pas pour lui demander de ne pas nous reprendre ses bénédictions, mais pour pouvoir nous satisfaire de la bénédiction suprême de sa présence !

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