Ce titre commence par un luth en arpèges et installe l’ambiance orchestrale, qui va aller crescendo tout au long des trois minutes et 27 secondes du titre Children of the Sky.
Le titre n’a rien à voir avec une autre chanson, dans laquelle Bob Sinclair faisait chanter ces mêmes mots à Steve Edwards (World, Hold On (Children of the Sky), 2006).
Bienvenue dans l’ère où les éditeurs de jeux vidéos peuvent se payer les services d’artistes pop internationaux, pour accompagner la sortie d’un nouveau jeu de science-fiction, nommé Starfield. (a Starfield song).
Les Américains d’Imagine Dragons n’en sont pas à leur première composition en lien avec le monde du jeu : ils avaient déjà écrit une chanson en 2014, Warriors, à l’occasion de la finale d’un championnat mondial de League of Legends. En voyant le nom du groupe, pas étonnant que les mondes fictifs les intéressent fortement.
Orchestre fantasy
On est assez vite dans l’ambiance, avec un titre quasiment symphonique, et qui reste en même temps très vocal. Tout est fait pour nous immerger dans une musique épique, digne d’aventures dans l’espace (le clip vidéo est fait d’images du jeu, nous plongeant entre Terre et Mars).
Les percussions électroniques sont soigneusement placées en arrière-plan (avec une bonne dose de réverbe) pour ne pas passer devant les voix ni l’orchestre. La guitare électrique rythmique (que vous entendez sur la voix de gauche lors des refrains fait le complément pour conserver un rythme soutenu. Le piano, lui, diffuse de discrètes arpèges, avant d’être recouvert progressivement par le reste de l’orchestre.
(Pendant le 2ᵉ verset, admirez la basse qui double subtilement la mélodie à la fin de chaque phrase.)
Les violons sont eux aussi bien dosés, mais il faut adresser une mention spéciale aux lignes de cors ! Le corniste que je suis les apprécie peut-être encore plus que la moyenne, mais c’est indubitablement ce pupitre qui reçoit les plus belles lignes à jouer dans un orchestre ! On pourra les apprécier dans plusieurs zones du morceau.
Petit passage par le majeur
La grille d’accords n’est pas très étendue, on en reste aux degrés I (mi m), VII (ré), VI (do) et parfois IV (la m). Mais à l’occasion, les compositeurs se reposent plutôt sur un mi majeur que mineur. Dans l’intro, après le premier refrain, mais surtout à un passage remarquable, au milieu du dernier refrain (2’57). La mélodie « Children of the sky » prend son départ d’un peu plus haut, et on croit à un changement de tonalité pour la dernière partie. Il n’en est rien, c’est simplement un emprunt à la tonalité majeure, avant de revenir au mineur. C’est très bien fait, et la chanson n’abuse pas du tout du procédé.
La finale du chant hésite : rester en majeur, ou quand même revenir en mineur. C’est parfois ainsi que sont balancés nos espoirs !
Lu en commentaire d’une de leurs vidéos : Imagine Dragons ne font pas des chansons, ils produisent de l’émotion.
Les voix
Pour un chanson qui parle des êtres humains, les voix humaines sont très présentes, et entrent petit à petit. Le chanteur allie la précision et la puissance du rocker, sans trop forcer non plus (il monte tout de même au contre-ut).
Le dernier refrain laisse enfin s’exprimer à pleins poumons les émouvants chœurs d’enfants, qui jusque là restaient timides.
Rêves et espoirs
Les paroles sont d’une force incroyable : il est question des « enfants du ciel », qui veulent trouver leur place, prendre leur part. Ces Children of the Sky sont-ils les enfants d’aujourd’hui, ou bien, finalement, les enfants que nous avons tous été au cours de notre vie ?
Toujours est-il qu’on voit ces enfants rêver (c’est le début et la fin du clip vidéo) à ce que la vie a à leur offrir.
C’est un hymne à l’optimisme, à regarder le chemin devant nous avec foi plutôt qu’à se plaindre de ses défaites. À viser encore plus haut, jusque dans le ciel.
All that I want is to see
(2ᵉ pré-refrain)
All the things that I could be
Destiny’s calling me
Tout ce que je désire est de voir
Tout ce que je pourrais encore être
Le destin m’appelle
Dan Reynolds dira à propos de ces paroles :
La chanson, comme le jeu vidéo, pose les questions les plus difficiles que les êtres humains se posent, alors qu’ils essaient de trouver leur place dans l’univers.
https://www.lacoccinelle.net/1449735-imagine-dragons-children-of-the-sky-a-starfield-song.html
Le ciel
Il est intéressant de remarquer que pour trouver leur place dans l’univers, les hommes se tournent vers le ciel. Métaphore de l’infini, de l’inaccessible, de l’au-delà, des forces qui nous dépassent. Une métaphore aussi de la divinité qui, si on pense qu’elle existe, est perdue quelque part dans ce ciel incommensurable.
En fait, c’est la quête enfouie de tout un chacun, de rejoindre – ou de se laisser rejoindre – par ce ciel.
La Bible emploie aussi cette image régulièrement, mais pour y inclure la présence de Dieu :
L’Éternel regarde du haut des cieux,
Psaume 33.13
Il voit tous les fils de l’homme.
Les enfants
De plus, notre chanson fait référence aux enfants du ciel. Cela ne contredit pas la parole de Jésus qui a mis en exemple la foi des enfants. Leur simplicité, leur confiance naturelle a de quoi nous apprendre.
Laissez venir à moi les petits enfants,
Luc 18.16
et ne les en empêchez pas;
car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent.
C’est vers le ciel de Dieu que chacun, petit ou grand, peut être attiré, en spiritualisant les paroles du refrain de cette belle chanson d’Imagine Dragons :
Children of the sky
Refrain (traduction personnelle)
Flyin up so high
Let me be that one
To find the brightest sun
Enfants du ciel
Qui s’envolent si haut
Laissez-moi être comme eux
Pour trouver l’astre brillant.
Oh pureeee j’aimais trop ce faux changement de tonalité mais je n’avais pas analysé le truc !
Par contre spiritualiser le refrain, ça je l’avais 😅👍