Cette chanson de 1983 est résolument un chanson très rock. La façon dont elle est construite, avec ses programmations harmoniques, ses riffs, ses couplets softs puis ses refrains qui explosent, son pont qui casse la rythmique, tout ceci s’inscrit dans une dynamique bien plus metal que la version originale que nous connaissons tous. J’en veux pour preuve les légions de reprises métal de Maniac qu’on trouve un peu partout sur Youtube !
Mais la version de Michael Sembello reste tout de même très valable. Elle sert de bande originale au film Flashdance de la même année, et s’est presque fait voler la vedette par un autre tube de la même BO, What a feeling (Irene Cara).
Chanson réadaptée pour coller au film
He’s a maniac, maniac, that’s for sure
(Essayez de chanter ces paroles sur le refrain, c’est drôle.)
He’s kill your cat and nail it to the door
Sur la base de ces quelques phrases d’abord écrites pour un film d’horreur, Michael Sembello adapte cette chanson pour décrire le travail acharné d’une jeune danseuse de Pennsylvanie nommée Alex Owens. Le clip est fabriqué pour coller à des images du film.
La protagoniste de Flashdance donne tout ce qu’elle peut pour sa passion, la danse. On la prend pour une folle. Mais elle s’accroche. Elle ne vit que pour ce moment où elle pourra communiquer ses émotions au travers de la danse.
De beaux vers décrivent l’expression corporelle artistique, comme dans le premier couplet (que je ne traduit pas pour sauvegarder leur éclat):
Locking rhythms to the beat of her heart
Changing movement into light
She has danced into the danger zone
When the dancer becomes the dance
Dieu a créé la fibre artistique
Le chrétien que je suis croit que Dieu a aussi créé notre fibre esthétique et artistique. Si nous trouvons une chose brillante, gracieuse, superbe, c’est parce que nous avons en nous le sens du beau !
Même si la Bible ne dit parle pas explicitement de cette dimension particulière de la création de l’être humain (ce sentiment esthétique), nous ne pouvons attribuer qu’à Dieu cette fibre artistique, à la recherche du beau dans tous les domaines.
Le domaine de la danse, qui m’est particulièrement étranger, est un bel exemple de la recherche du beau : quand des mouvements deviennent lumière, quand le danser devient la danse (pour quand même traduire le couplet ci-dessus).
Une passion à double tranchant
Toutefois, cette passion artistique dévorante, comme toutes les autres passions, peut devenir dangereuse, comme l’exprime le pré-refrain :
It can cut you like a knife
If the gift becomes the fire
On the wire between will and what will beÇa peut être à double tranchant
Si le don commence à te consumer
Sur le fil entre ce que tu veux et ce qui se passera vraiment
La plupart des biopics nous le rappellent : quand on est passionné, ça va souvent trop loin dans plusieurs domaines (nos relations, nos priorités, notre santé, etc.)
Une rythmique solide
Côté musique, cette chanson bénéficie d’une rythmique solide et carrée, qui ne bouge pratiquement pas d’un iota (ou d’une double croche) pendant les 4 minutes du titre.
On entend ce rythme, fait d’une batterie + trois percussions particulières, en solo dans les mesures d’introduction.
Le batteur le plus rapide du monde El Estepario joue cette rythmique tout seul (un peu réadaptée) et ça vaut le coup d’œil.
Accords enrichis avec progressions harmoniques remarquables
Impossible de ne pas relever ensemble quelques progressions harmoniques ! Michael Sembello reste un guitariste de jazz (qui a joué avec les plus grands), sensible au beau (un maniac des accords !).
La progression en demi-tons du couplet est classique, mais toujours aussi belle :
Ou encore les intervalles diminués dans le pré-refrain, quintes et – plus rare – quartes diminuées ! (Admirez aussi le groove de ce pré-refrain).
Solo guitare de papa
Un bon solo de guitare « à l’ancienne » vers la fin (n’oubliez pas que Sembello est guitariste), avec sa partie de tapping, une technique très prisée chez les guitaristes rock de l’époque (Van Halen en tête).
Une bonne vieille fin en fade out, et au lit !
Les reprises
Comme je l’ai dit plus haut, les reprises sont innombrables : Plusieurs covers métal :
Carpenter Brut, Sargant Fury, Avantasia ft. Eric Martin, Måns Zelmerlöw, Firewind, Leo Moracchioli, Interia, Omnium Gatherum, Rising Insane, etc.
Une curiosité, une reprise en français avec d’autres paroles d’une chanteuse québecoise : Nathalie Simard, C’est mon idole Michael Jackson.
Quelques versions dance (Milk Inc, et même les L5), et enfin une version très moderne d’un mes groupes de reprises favoris, avec le très passionné Jack Conte : Pomplamoose.
